Aucune d’elles ne parle de ça
La mémoire des conflits portée par une exposition
En quoi l’art peut-il, rendre compte de détresse, de souffrance et par là-même faire œuvre de mémoire ? C’est l’un des questionnements proposés aux élèves de troisième cette année.
La galerie tachetée, galerie d’art à vocation pédagogique du collège, a accueilli l’artiste Camille Bleu valentin, une jeune artiste nantaise, globe-trotteuse, dont le regard sur le monde, les conflits et la décolonisation est aiguisé. Au cours de nombreuses résidences d’artistes à Sarajevo, en Turquie, en Afrique et récemment à Taiwan, elle réalise un travail documentaire et sociologique sur l’histoire des pays concernés. Elle propose par la suite des œuvres qui portent des histoires oubliées et devenues banales (Bouée : une œuvre faite avec des tongues rappelle les premières vagues migratoires en Méditerranée), des histoires humaines enfouies (Aucune d’elles ne parle de ça : des gravures sur plaques de métal brûlées et lapidées, montre des photos de son grand-père, soldat en Algérie, toujours souriant malgré la violence du conflit), des démonstrations des défilés militaires (Parade : des drapeaux réalisés à partir de photos de défilés militaires dont l’artiste a fait des pochoirs et utilisé des feux d’artifice pour les colorer.)
L’artiste était présente pour expliquer son travail aux élèves.